
Linden Malegarde atterrit à Paris. Il rejoint l’hôtel, près de Montparnasse et hors d’atteinte des inondations provoquées par la pluie incessante, faisant monter de façon alarmante le niveau de la Seine. Il attend. Sa famille ne devrait pas tarder. Sa soeur, Tilia, sa mère Lauren et son père, Paul, doivent le rejoindre. Ce week-end est un moment de retrouvaille, afin de célébrer l’anniversaire de Paul Malegarde, leur père, le célèbre « Arboriste », ainsi que les quarante ans de mariage des parents de Linden et Tilia.
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Guillaume apollinaire, « le pont mirabeau »
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine. »
Linden vit aux Etats-Unis, loin de sa famille, s’épanouit dans son couple avec Sacha et son travail de photographe prisé. Mais ce week-end l’angoisse, ce week-end le frustre. Il va devoir se taire, contenir ses sentiments, faire attention à ne pas déraper ou donner l’occasion à quelqu’un d’autre de le faire à sa place. Enfin… jusqu’à ce que, le soir de l’anniversaire de Paul, pendant le repas, tout dérape…

C’est avec talent et ingéniosité que Tatiana de Rosnay dépeint un drame familial croissant, en écho à la montée de la Seine. Elle reprend un évènement historique, la crue chaotique de 1910 qui avait inondait les rues de la capitale, et la transpose de nos jours. Pluie diluvienne, évacuation des arrondissements, tensions qui montent…
L’hospitalisation du père de famille chamboule tout. Des secrets sont révélés, des peurs sont surmontées, des relations sont crées. C’est un chemin courageux que l’autrice dépeint à propos de chacun des personnages, mais principalement au sujet de Linden et de sa relation étriquée avec ses parents.
« Et là, au cœur du tilleul, je savais qu’aucun monstre, aucune horreur, jamais ne me trouverait. »
Paul Malegarde, dit l’Arboriste, page 374
C’est avec émotion que je clos ce livre et que je le range dans ma bibliothèque. Ce fut un long régal plein de surprises.